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Chômage : essai sur les théories contemporaines et courbe de Phillips.

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Objectifs:

  • Connaitre les différentes théories contemporaines qui sous-tendent la problématique du chômage.
  • Analyser le dilemme de l’inflation chômage via la courbe de Phillips. 

I- Les théories contemporaines du chômage.

En peut synthétiser les travaux récents sur le chômage dans les points suivants : les déséquilibres macro-économiques, l’analyse micro économique, la théorie du salaire d’efficience, la théorie de la segmentation du marché du travail et le modèle insiders-outsiders. 

1- Les déséquilibres macro économiques.

Cette théorie appréhendait les dysfonctionnements du marché de travail à des problèmes de régulation globale de l’économie, notamment :

  • L’augmentation des ressources en main-d’œuvre sous l’effet conjugué de la démographie et la migration.
  • L’inadéquation des qualifications sur le marché de travail.
  • Le développement de l’inflation, sous l’effet des politiques keynésiennes interventionnistes, a été présenté comme une solution pour la lutte contre le chômage (taux naturel de chômage). Or l’expérience a montré que cette solution n’est envisageable qu’en courte période, à moyen et long terme les agents économiques anticipent en termes de revenus réels, réduisent leur consommation, les entreprises leur production, l’économie connait inflation et chômage (stagflation).

2- L’analyse micro économique.

En plus des mécanismes macro économiques, la théorie micro économique analyse le problème du chômage sous l’angle de la rationalité des agents économique.

Elle consiste à analyser le chômage comme provenant des formes spécifiques de la rationalité des agents économiques, ainsi la théorie de recherche d’emploi a appréhendé une explication de ce phénomène dans la volonté des demandeurs d’emploi de mettre à profit leur temps de chômage (coût) pour trouver le meilleur emploi possible (avantage).

3- La théorie du salaire d’efficience. 

La théorie du salaire d’efficience, dont ces racines remontent aux travaux de Shapiro et Stiglitz, considère que la productivité du travail du salarié, dépend de son niveau de salaire et s’oppose catégoriquement à l’analyse classique qui préconise que, la productivité du travail du salarié serait indépendante de son salaire (salaire minimum).

Cette théorie du salaire d’efficience, semble d’une importance capitale, elle estime que, si le salaire de l’employé est relativement élevé, sa productivité de travail augmente, il va fournir plus d’efforts pour une meilleure rentabilité.

Dans cette perspective, Les entrepreneurs ne peuvent pas baisser le salaire en deçà du seuil d’efficience (par une politique du recrutement des nouveaux chômeurs) par crainte de perte de compétitivité dû à une baisse de la productivité, des salariés qualifiés et dont le rendement est élevé.

Par définition, le salaire d’efficience est le salaire réel qui correspond à l’effort optimal du salarié. En revanche, ce salaire ne peut pas être baissé en deçà du prix d’équilibre du marché afin d’attirer les employés les plus productifs et les plus rentables. De ce fait, la rigidité du salaire d’efficience ne peut pas permettre d’employer tout le monde, par conséquent, le plein emploi ne peut pas être atteint et le chômage persiste. 

4- La théorie de la segmentation du marché de travail. 

Cette théorie stipule que le marché du travail est caractérisé par l’existence de deux segments non homogènes : le marché primaire et le marché secondaire. 

Marché primaire : est caractérisé par un des salaires élevés, une garantie de l’emploi, des avantages sociaux et un régime syndicaliste important.

Marché secondaire : présent des caractéristiques inverses : contrats à durée déterminée, contrats à temps partiel, contrats d’insertion ou de réinsertion, dont les titulaires conjuguent des temps d’activité et d’autres du chômage. Ce marché présent un taux de syndicalisation élevé, rigidité des salaires qui permet de maintenir le chômage à un niveau élevé. 

5- Le modèle insiders-outsiders.

Les insiders sont les salariés expérimentés  ayant construit leurs carrières après de longues années de travail dans les entreprises. De fait, de ce pouvoir, les insiders influencent la politique de rémunération salariale dans les entreprises et imposent des barrières à l’entrée vis-à-vis des nouveaux recrutés.

L’objectif des insiders est de préserver ces acquis sociaux  de la revendication salariale en gardant les salaires élevés pour minimiser la mobilité des insiders, et pour ne pas les  démotiver pour des raisons de rentabilité et de productivité.

L’exercice de ce pouvoir permet de maintenir le salaire réel supérieur au salaire de réservation des outsiders (salaire minimum auquel un salarié accepte de travailler) et au salaire d’équilibre du marché de travail.

Dans ces conditions, et à cause des barrières à l’entrée, les entreprises préfèrent de maintenir le statuquo des insiders que d’embaucher des outsiders, donc le chômage involontaire persiste motivé par la baisse du niveau d’emploi dès les entreprises.  

II- Courbe de Phillips : dilemme inflation chômage.

1- Définition des concepts clés :

Productivité : Par définition, la productivité est le rapport entre la production obtenue et les facteurs de productions employés. En revanche, plusieurs variables entrent dans la détermination de la productivité, notamment : le facteur physique, le facteur humain et technologique. Mathématiquement, en mesure la productivité par le rapport suivant :

Productivité =   Production / Facteurs employés.

Il existe deux types de productivités : celle de travail et celle de capitale. 

Productivité de travail= Production / Effectifs de production. ou,

Productivité horaire du travail = Production / Nombre d’heures de travail.

Productivité de capital= Production / Quantité de capital utilisée.

Gain de productivité : Terme qui désigne une hausse de la productivité des facteurs de production. Il se manifeste soit par une augmentation de la production suite à une utilisation des mêmes quantités de facteurs de production, soit par une économie de facteurs pour un niveau de production similaire. 

Économie d’échelle : c’est un avantage concurrentiel pour une entreprise qui le réalise. Il se manifeste grâce à des cumuls importants dans la production de l’entreprise, lorsque la production augmente, les coûts de production unitaires diminuent puisque les coûts fixes inhérents à la production (machines, équipements, outils, matériels, etc.) se partagent sur un grand nombre d’unités produites.

2- Analyse de la courbe de Phillips. 

La fameuse relation entre l’inflation et le chômage fut développé par l’économiste A.W. Phillips qui a démontré l’existence d’une relation inverse entre le taux d’inflation et le taux de chômage. Avant que cette courbe prenait de l’ampleur en 1960, la courbe de Phillips mis en relief une relation inverse entre taux de croissance des salaires nominaux et le taux de chômage. 

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Figure 1 : relation inverse entre le taux de croissance salarial et taux de chômage.

Vers les années soixante et soixante dix la courbe de Phillips a été révisée : l’économiste a constaté que lorsque le taux de chômage diminue, les salaires augmentent, ce qui se traduit par une hausse des prix des biens et services. Autrement dit, l’inflation salariale permet d’expliquer le niveau général des prix. par transitivité, il existe une relation inverse entre le taux de chômage et le taux de l’inflation.

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Figure 2 : courbe de phillips : relation décroissante entre le taux d’inflation et taux de chômage.

Comme le montre la figure 2 relative à la courbe de Phillips, le dilemme de l’inflation chômage stipule que : tant qu’il existe une certaine stabilité dans la relation entre les deux variables de la courbe, on ne peut réduire le taux de chômage qu’au prix d’une augmentation de taux de l’inflation et vice versa, on ne peut baisser le taux de l’inflation, que par l’acceptation d’augmenter le taux de chômage.

Néanmoins, et à la lumière de cette relation, si en raisonne en termes d’une économie en période d’inflation, les salaires réels diminuent, ce qui encourage les entreprises d’embaucher davantage, la demande de marché du travail augmente, ce qui promeut l’emploi et diminue le chômage. Dans la réalité, les salaires nominaux s’élèvent moins vite que l’inflation pour que les salariés acceptent de travailler.

Toutefois le U* dans le graphique renseigne sur le taux de chômage d’équilibre : si la différence entre le taux d’inflation effectif et le taux d’inflation anticipé est égale à 0. Alors que le chômage diminue dans le cas ou le taux d’inflation effectif est supérieur au taux d’inflation anticipé.

3- La relation entre l’inflation, le salaire minimum et la productivité du travail.

On peut démontrer la relation de la courbe de Phillips à partir de la relation entre le taux de l’inflation, du salaire minimal et de la productivité du travail à travers la règle suivante :

Le taux de l’inflation = hausse du salaire minimum – hausse de la productivité.

De ce fait, si par exemple, une hausse des salaires nominaux et de 4 %, et que le taux d’inflation et de 0 %, alors le taux de chômage est de 6 %, soit, une hausse de la productivité de 4 %.

En revanche, Supposons que la productivité et de 3 %, pour réduire le taux de chômage à 6 %, il fallait accepter un taux d’inflation de 1 %.  De ce fait, la courbe de Philips est une relation inverse entre le taux de chômage et le taux d’inflation. 

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