Dynamique et fluctuation des cycles économiques.

Objectifs :
- Connaitre les cycles économiques qui jalonnent la croissance économique.
- Analyser les différentes phases et typologies des cycles économiques.
- Analyser le phénomène de l’innovation comme déterminant majeur de la croissance économique.
Les fluctuations sont des mouvements de haut et de bas qui caractérisent le comportement des grandeurs économiques : les prix, les revenus, le PIB, etc. L’analyse de cette situation montre l’existence d’un ensemble de phases qui se nourrissent les uns des autres à un rythme d’activité régulier. C’est ce qu’en appelle cycle économique.
I- Les phases d’un cycle économique.
Un cycle peut-être définit comme une succession de fluctuations dans l’activité économique. En peut les subdiviser en phases identifiables et qui se répètent dans le temps de manière constante.
Néanmoins, les économistes parlent de l’existence généralement de quatre phases dans un cycle économique : l’expansion, la crise, la récession (après une période de dépression) et la reprise.
L’expansion : cette situation se caractérise par l’existence d’une augmentation dans le volume des quantités produites. Cette situation est généralement éphémère (entre trois à quatre années) de hausse successive.
Pour illustrer cette phase, en peut imaginer le cas d’une hausse de la demande dans un secteur de l’économie (secteur touristique par exemple), ce qui va engendrer une augmentation de l’offre touristique (construction supplémentaire des résidences touristiques, hôtels, motels, auberges, etc.) afin de satisfaire cette demande, ce qui augmente la part des revenus de la masse salariale, et influence favorablement d’autres pans de l’économie. L’expansion se propage et se généralise.
La crise : cette phase mise en évidence un retournement de la tendance, c’est un signe précurseur de l’avènement de la dépression qui va inévitablement se transforme en récession. Elle se caractérise par une baisse de la production suite d’une baisse de la demande, les revenus diminuent, le chômage augmente, les entreprises les moins solides font faillites. Les banques ferment le robinet du crédit, les transactions se réduisent et les cours boursiers s’effondrent. La crise s’installe dans toutes les vannes de l’économie.
La récession : cette phase se caractérise par une baisse drastique dans l’activité économique, Chômage endémique, et faillite totale des entreprises et des banques. À la différence de la récession, la dépression désigne une tendance de baisse éphémère des indicateurs macroéconomiques, ce qui marque un fléchissement léger de la croissance.
La reprise : cette phase se traduit par un redémarrage de l’activité économique après une période de récession. L’économie reprend ses couleurs et les banques commencent l’octroient des crédits. Le secteur productif repart de nouveau.

II- Typologies des cycles économiques.
On distingue les cycles économiques courts et longs.

1- Les cycles économiques courts :
Les deux cycles les plus célèbres et qui portent les noms propres de leurs auteurs sont : le cycle Kitchin Joseph (1861-1932) et Juglar Clément (1819-1905). Ils se caractérisent par leur caractère conjoncturel.
Le cycle J. Kitchin (mineur) : c’est un cycle conjoncturel, d’une moyenne générale de reconstitution de stocks par les entreprises de 40 mois lorsque la demande augmente. En cas d’une baisse de la demande, les entreprises liquident leurs stocks avant reconstitution.
En 1923, Kitchin a analysé la fluctuation des prix de gros durant la période de 1890 et 1922 aux États-Unis, il observe l’existence d’un cycle économique qui s’étend sur 3 ou 4 ans : cycle court ou cycle Kitchin.
Il s’agit de cycle des stocks qui se traduit par des phases de stockage et de déstockage de produits finis. Le mouvement des stocks interagit avec celui des taux d’intérêt et des prix. De ce fait, c’est la variation des stocks qui explique le passage de la croissance à la récession.
En effet, en phase d’expansion, les stocks augmentent considérablement pour répondre à une croissance de la demande. Cette augmentation des stocks est donc due à une augmentation des capacités de production. Ainsi, anticipé ou constater un ralentissement de l’activité économique et la phase de déstockage va alors commencer. On entre dans la phase de récession.
En revanche, cette méthode de stockage a été dépassée par la méthode de juste à temps où à la commande (zéro stock), dont les entreprises ne produisent que lorsque le client déclenche la commande.
Le cycle C. Juglar : (cycle des affaires en 19 siècles) : c’est un cycle économique conjoncturel d’une durée moyenne de 6 et 12 ans. Il concerne le monde des affaires, spécialement les entreprises commerciales. Les variables de ce modèle : la production, l’investissement, l’emploi, les salaires et le profit. À la différence du cycle de reconstitution de stock de Kitchin, le cycle de Juglar concerne la reconstitution de l’appareil production.
En revanche, c’est la révolution industrielle et l’apparition du capitalisme qui sont à l’origine des crises récurrentes. Cela permet aux économistes, à en prévenir les effets et à en comprendre les mécanismes dès le XIXᵉ siècle, « Des crises commerciales et leur retour périodique en France, en Angleterre et aux États-Unis » depuis 1862. En effet, Juglar divise chacun de ces cycles en trois périodes et met les banques et le crédit au centre de ses analyses.
La 1ʳᵉ phase : correspond à une phase d’expansion : hausse des prix et augmentation des investissements, donc de l’activité économique. La demande incite notamment les producteurs à augmenter leur production et à investir.
La 2ᵉ phase : correspond à un ralentissement dû à une surestimation des débouchés, et à une surproduction qui provoque un engorgement des marchés.
La 3ᵉ phase : un cycle se termine par une phase de liquidation ou d’assainissement durant laquelle les entreprises trop faibles disparaissent. Le crédit est comprimé et l’investissement diminue tandis que les prix baissent. La production chute également et le chômage augmente davantage. En revanche, une fois la situation assainie, l’optimisme revient, l’investissement s’accélère, la croissance reprend et un nouveau cycle est alors engagé.
2- Les cycles économiques longs (du capitalisme).
Les quatre cycles les plus représentatifs sont celles de : SIMON KUZNETS (1901- 1985), KONDRATIEFF Nikolaï (1892-1931), de WHEELER Raymond et cycles de Joseph Schumpeter.
Le cycle de S. KUZNETS (1901- 1985) : ce cycle qui concerne une fluctuation dans les taux de croissance, se caractérise par une durée de 15 à 25 ans pour son achèvement. Ce modèle a été mis en évidence pour illustrer le secteur de construction des bâtiments avec un cycle d’une durée de construction d’un foyer de 18 et 22 ans.
Le cycle de KONDRATIEFF Nikolaï (1892-1931) : « Les vagues longues de la conjoncture » (1926), mettre en évidence l’existence de cycles de prix d’une durée moyenne de 50 ans environ. Il constate qu’aux variations de prix correspondent des variations de même sens des profits et de l’activité économique.
Ce cycle mis en évidence quatre fluctuations historiques dans les phases du cycle économique. Ces quatre périodes de hauts et de bas sont : 1792-1850 (retournement en 1815), 1850-1896 (retournement en 1873), 1896-1940 (retournement en 1920), 1940-2000 (retournement en 1973). Ainsi, ce modèle concerne les périodes des révolutions industrielles et les innovations technologiques.
Kondratief présente le capitalisme comme un enchaînement de périodes sur 50 ans, se décomposant en deux phases presque égales, l’une d’une forte croissance, de plein emploi et de légère inflation ; l’autre de stagnation, de chômage et de déflation.

Pour Kondratieff, la crise du capitalisme n’était pas « finale » et qu’après la crise pouvait naître une nouvelle période de prospérité. Ainsi, le système génère même les conditions de la reprise.

Les cycles de Schumpeter « Capitalisme, socialisme et démocratie « (1942) : Schumpeter considère que l’ensemble de ces cycles peuvent conjuguer : en un cycle Kondratieff correspond en six cycles Juglar et trois cycles Kitchin.
Un cycle Kondratieff: 1K= 6j+3k

Le cycle de WHEELER Raymond : ce cycle caractérise la durée d’une civilisation. La durée peut être estimée entre 100, 500 jusqu’à 1000 ans.
3- Le cycle économique des marchés.
Le marché d’un produit peut connaître autant de fluctuations et mouvements que de phases du cycle de vie du produit. Les phases du cycle de vie du produit sont : le lancement, la croissance, la maturité, le déclin, l’abandon.
Des marchés de produits ont connu des changements permanents du fait l’essor technologique (sidérurgie). Certains ont disparu (marine à voile) ou tombaient dans l’oubli (marine fluviale), pendant que d’autres naissaient (la chimie, l’électronique, l’informatique, la biotechnologie) ou réapparaissaient (marine fluviale).
III- Déterminant des cycles économiques : l’innovation.
La cyclicité des phases économiques ne provient ni de la transformation des structures sociales, ni de l’évolution démographique, mais plutôt par le changement technologique et l’innovation. Ainsi, en peut définir l’innovation comme l’application économique d’une invention. C’est le processus technologique qui permet de modifier et de changer significativement dans l’état d’un objet.
Cependant, le père fondateur de l’innovation J. Schumpeter la définit comme : « Les nouveaux objets de consommation, les nouvelles méthodes de production et de transport, les nouveaux marchés, les nouveaux types d’organisation industrielle ».
De cette définition, on peut déceler les typologies de l’innovation en nombre de cinq selon Schumpeter :
- Innovations de procédés
- Les innovations organisationnelles
- Les innovations de produit
- La découverte de nouvelles sources de matières premières.
- L’ouverture de nouveaux marchés.
Schumpeter insiste sur le fait que, Seuls les innovations majeurs qui peuvent créer un cycle vertueux dans l’économie, en termes de longues périodes de croissance solide, auto-entretenue et qui peuvent déclencher une série d’autres innovations de second ordre sous forme de « grappe d’innovations » qui stimuleront un processus de type « destruction créatrice ».
On entend par le terme « grappe d’innovations » le fait que, les innovations majeures n’apparaissent pas de manière isolée et indépendants les uns des autres (car sera vite imitée ou rachetée), mais plutôt de manière processuelle et en liaison les uns des autres. L’exemple de la technologie de l’intérêt est révélateur dans ce sens.
Par la suite, l’innovation majeure qui y a réussi à s’installer va céder le pas aux entrepreneurs afin d’investir et d’innover dans les autres formes de l’innovation, ce qui permet de mettre en péril le bon fonctionnement des activités anciennes, on les rendait difficilement viables économiquement parlant. D’où l’appellation par J. Schumpeter de ce processus « destruction créatrice ».
C’est dans cette dynamique que le capitalisme trouve son essence de survie, il est indéterminé, sécurise les rouages de son fonctionnement, remis en cause la stationnarité de ses marchés et remédier aux crises qui menacent et ébranlent son existence.
L’importance de l’innovation dans l’analyse de Schumpeter a été conjuguée par l’existence d’un autre élément essentiel qui permet de construire la première, à savoir : l’entrepreneur. Ce dernier n’est pas un simple homme dans l’économie, mais plutôt le personnage le plus central dans la réflexion de l’économiste.
Il se présente comme un héros, véritable révolutionnaire du capitalisme du marché, celui qui innove et conduit le changement du processus marchant afin de rompre avec la routine et le statuquo.
L’entrepreneur de type schumpetérien ne se limite pas au calcul des avantages et des inconvénients de l’investissement, pour se rompre avec l’homo-oeconomicus néo-classique, mais plutôt l’idéal-type, capable, en plus, d’anticiper sur les réactions des marchés.
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