Indicateurs socio-économiques de développement.
Objectifs:
- Maîtriser les concepts des indicateurs économiques et sociaux de développement
- Avoir l’aptitude et la capacité d’analyser les indicateurs économiques de développement.
- Avoir l’aptitude et la capacité d’analyser les indicateurs sociaux de développement.
- Maîtriser le calcul des différents indicateurs.
I- Généralités
1- Définition des concepts.
Indicateur: c’est un outil synthétique d’évaluation et d’appréciation d’un objet mesurable, permettant de suivre l’évolution du processus de l’élément considéré par rapport à une référence. Il est le meilleur moyen d’aide à la décision.
Indicateurs économiques: ce sont des grandeurs macro-économiques (PIB, l’indice des prix à la consommation, taux de chômages, taux directeur … etc.) qui permettent de mesurer et de suivre l’évolution de la santé économique et financière d’un pays ou d’un secteur d’activité.
2- Rôle d’un indicateur:
Un indicateur peut jouer un rôle important pour renseigner sur:
- Améliorer la qualité de la connaissance et des informations collectées sur une économie ou sur des secteurs d’activités.
- Facilité la communication pour une bonne prise de décision.
- Évaluer les politiques et les programmes à chaque stade d’achèvement du processus.
- Évaluer l’efficacité et la pertinence des résultats obtenus par rapport à un problème donné.
- Évaluer les tendances et informer les citoyens sur les informations d’intérêt commun.
- … etc.
3- Caractéristiques d’un bon indicateur.
Parmi les caractéristiques les plus reconnues pour apprécier un bon indicateur on trouve entre autres :
- L’indicateur doit être appris dans un cadre théorique et conceptuel solide.
- L’indicateur doit être spécifique à un objet ou à un élément bien concis et précis.
- L’indicateur doit être disponible et lier à un objet quantifiable et mesurable.
- L’indicateur doit être aussi pertinent qu’il soit, capable de mesurer l’objet que l’on veut mesurer.
- L’indicateur doit être solide, clair et facile à comprendre.
- L’indicateur doit être fiable, comparable et faisable avec un coût raisonnable.
4- principaux indicateurs économiques.
- Produit intérieur brut (PIB), produit national brut (PNB), taux de croissance.
- Commerce international (importation, exportation, taux de couverture, balance commerciale… etc.)
- Finance (taux d’intérêt, taux directeur, taux de change, agrégats monétaires… etc.).
- Indice des prix à la consommation (inflation).
- Indice des prix à la production.
- Industrie (achats, ventes, commandes.. etc.)
- Marché de travail (taux de chômage, emploi, activité… etc.).
- Parité de pouvoir d’achat (PPA).
II- Les indicateurs économiques.
Il existe deux grandes catégories des indicateurs économiques: les indicateurs de production et les indicateurs de revenus.
1- Les indicateurs de production.
Deux indicateurs synthétiques illustrent bien la mesure de la production inhérente à un pays à savoir: le produit intérieur brut (PIB) et le produit national brut (PNB).
1-1 produit intérieur brut (PIB).
Le PIB reste de loin l’indicateur le plus répondu dans le monde pour illustrer la croissance économique d’un pays donné ou pour comparer les performances économiques des pays.
Le PIB défini la valeur totale des biens et services produits en interne d’une économie, par l’ensemble des agents économiques résidents au cours d’une année ou une période donnée.
Pour analyser le fonctionnement d’une économie, le PIB présent trois approches majeures: l’approche par la production, l’approche par les revenus et l’approche par la demande. En effet la richesse crée dans un pays est une richesse produite qui permet de constituer des revenus qui viendront d’alimenter la demande selon le processus suivant:
- La production engendre des revenus.
- Les revenus engendrent la dépense.
- La dépense engendre la production.
A- l’approche par la production.
L’approche par la production permet de mieux visualiser le partage de la richesse créé entre l’ensemble des secteurs d’activité et les contributions de chaqu’un à la production globale (BTP, tourisme, agriculture, industrie… etc.) ou par type d’acteurs économiques (public, privé, associatif). Selon cette méthode de calcul, le PIB n’est autre que la somme totale des valeurs ajoutées crée par l’ensemble des acteurs économiques.
Le PIB est l’addition de l’ensemble des valeurs ajoutées brutes (VAB), augmenté des impôts sur les produits (IP), nets des subventions sur les produits (SP).
PIB= totale VAB + IP- SP
B- l’approche par les revenus.
Cette approche mettre en évidence le partage de la richesse créé entre les salariés, l’Etat et les entreprises. De ce fait, le PIB correspond donc à la rémunération des salariés (RS), aux impôts perçus par l’état sur la production et les importations (IPM) (corrigé des subventions d’exploitation (SE) reversés), et aux excédents bruts d’exploitation (EBE) dégagés par les entreprises.
PIB= RS+IPM+EBE-SE
C- l’approche par la demande.
Cette approche met en exergue la demande globale selon l’équation de l’équilibre ressource/emploi. Cette demande n’est autre que la Consommation Finale (CF), la Variation de Stock (VS), la Formation Brute de Capital Fixe (FBCF) et du solde de la balance commerciale (X-M).
PIB=CF+FBCF+VS+(X-M).
PIB= (CF+FBCF+VS)+(X-M).
PIB= emplois finals intérieur + emploi finals extérieurs.
PIB= demande finale.
1-2 produit national brut (PNB).
Le PNB mesure la valeur de la richesse nationale créé dans un pays qu’il que soit le lieu où se déroule cette production (territoire national ou à l’étranger). En effet le passage du PIB vers le PNB en additionnant au PIB les revenus des facteurs de production reçu de l’étranger (RDM) et en retranchant du PIB les revenus des facteurs de production versés au RDM.
Le PNB présente un intérêt capital dans la mesure où il permet de renseigner sur la part de la richesse créé par les nationaux et la contribution des entreprises étrangères dans la production nationale.
PNB=PIB+ revenus primaires reçus du RDM- revenus primaires versés au RDM.
Remarque:
La croissance en valeur: elle peut être mesurée soit en valeur nominale, soit en valeur réelle. Si on prend par exemple le dernier cas, la croissance en. Valeur réelle doit tenir compte des effets de l’inflation. En effet, si le PIB nominal augmente de 6% et l’inflation s’est accrue de 4% pendant la même période, la croissance réelle n’est que de 2% seulement.
Calcul du taux de croissance économique (TC):
TC = PIB (t) – PIB (0) / PIB (0). Avec:
- TC: Taux de croissance économique.
- PIB (t): Valeur PIB (année t).
- PIB (0): Valeur PIB (année 0).
2- Les indicateurs de revenus.
On utilise souvent pour mesurer la richesse le revenu national brut (RNB) qui est un indicateur comptable qui fournit une mesure des revenus monétaires perçus par les ressortissants d’un pays.
3- inflation.
L’inflation peut se définit comme une hausse générale, durable et auto-entretenue du niveau général des prix. Il s’agit d’un indice pondéré représentatif de l’évolution des prix des biens et services consommés par les ménages.
Pour que l’on puisse parler d’inflation, la hausse des prix doit avoir une dimension spatiale (concerne l’ensemble des prix), une dimension temporelle (être à l’œuvre de plusieurs périodes) et une dimension mécanique (une hausse des prix entraîne automatiquement une autre hausse des prix). De ce fait, si les mécanismes ci-dessus ne sont pas à l’œuvre on ne peut pas parlé d’inflation.
III- Indicateurs sociaux de développement.
1- Définition du développement social.
Le développement social c’est améliorer le bien-être de chaque personne au sein de la société afin qu’elle puisse réaliser son plein potentiel. Le succès de la société dépend du succès de chaque personne qui la compose.
Le développement social signifie que chaque personne au sein de la société peut réaliser ses rêves en toute liberté et dignité en s’affranchissant des obstacles (pauvreté, précarité… etc.) qui les empêchent à accomplir. C’est dire, investir dans la population et libérer le potentiel social afin d’avoir le progrès escompté.
2- L’indice de pauvreté humaine (IPH).
C’est un indicateur synthétique qui mesure les formes de dénuement (besoin, misère, précarité… etc.) qui persistent au sein de la société.
Il est subdivisé en deux catégories: IPH-1 qui mesure la pauvreté dans les pays en voie de développement, et IPH-2 qui mesure la pauvreté dans les pays développés.
IPH a été créé par PNUD en complétant L’IDH. Pour les pays en voie de développement il repose sur 3 variables:
- Le risque de mourir avant 40 ans (P1) ;
- Le taux d’analphabétisme des adultes (P2) ;
- Les conditions de vie mesurées par l’accès aux services de santé, à l’eau potable et la sous nutrition chez les enfants de moins de cinq ans (P3).
Pour les pays développés, il tient compte en plus « du manque de conditions de vie décente» appréhendé par le pourcentage de personnes vivant sous la demi-médiane du revenu disponible des ménages.
IPH qui a été créé en 1997 englobe dans un indice synthétique l’ensemble des aspects de dénuement humain. Il couvre 4 parties de la vie humaine: la capacité de vivre longtemps et en bonne santé, le savoir, les moyens économiques et la participation à la vie sociale.
3- L’indice de pauvreté multidimensionnel (IPM).
IPM en anglais (multidimentional poverty index) est un indicateur statistique élaboré en 2010 par Oxford Poverty and Human Development Initiative (OPHI) et utilisé par PNUD afin de mesurer les inégalités et la pauvreté dans le monde. Cet Indicateur permet de mettre en évidence, grâce à plusieurs questions les privations dont souffre un foyer:
- Un enfant est-il mort dans la famille ?
- A quel âge les enfants ont-ils quitté l’école ?
- Le foyer a-t-il accès à l’électricité ou à l’eau potable ?
- Les sanitaires sont-ils partagés avec d’autres ?
- De quoi est composé le sol de l’habitation et quel est le combustible utilisé pour cuisiner ?
- Quels sont les biens possédés par le ménage ?
L’IPM tient compte les privations on se basant sur trois dimensions majeurs (comme IDH) à savoir : le niveau de vie, la santé et l’éducation.
L’Indice de pauvreté multidimensionnel synthétise ainsi deux informations: le nombre de personnes touchées par la pauvreté multidimensionnelle (niveau ou taux de la pauvreté) et le nombre moyen de privations subies par les ménages pauvres. (Intensité ou la sévérité de leur pauvreté).
IPM = pourcentage de personnes qui sont pauvres (H) x intensités moyenne de la privation (A).
4- L’indice de développement humain (IDH).
4-1 Définition.
IDH est un indicateur composite, calculé chaque par PNUD afin de mesurer le niveau de développement des pays. Cet indicateur ne tient pas compte seulement les données économiques mais aussi tous les aspects ayant une relation avec le niveau et la qualité de vie. il est calculé par combinaison de trois autres indicateurs :
- L’espérance de vie à la naissance,
- L’accès à l’éducation, …
- Le PIB par habitant (en logarithme et calculé en parité de pouvoir d’achat).
4-2 Mode de calcul.
L’indice d’espérance de vie (I.e.v) : est calculé selon la formule suivante:
Indice = (Valeur – minimum) / (maximum – minimum).
(I.e.v) = (valeur – 25) / (85-25)
Les valeurs minimale et maximale sont respectivement 25 et 85 ans, l’écart entre les
Deux est donc de 60 ans. Une année d’espérance de vie supplémentaire au-delà du minimum vaut donc 1/60 soit 0,0167. Un pays ou l’espérance de vie est de 75 ans est alors affecté d’un coefficient qui résulte de l’opération suivante:
0,0167 x (75-25) =0,835
L’indice du niveau d’instruction (I.n.i): combine les deux indicateurs (taux d’alphabétisation + taux de scolarisation) selon la formule suivante:
(I.n.i) = 2/3 (indice d’alphabétisation) + 1/3 (indice de scolarisation).
Le taux d’alphabétisation et de scolarisation combinée varient entre 0 et 100%.
L’indice du niveau de vie (I.n.v): est apprécié en parité de pouvoir d’achat dont les valeurs minimales et maximales prises en comptes sont 100 dollars et 40.000 dollars.
La formule de calcul est la suivante:
Indicateur PIB / habitant = log valeur réelle – log valeur minimale/ log Valeur maximale-log valeur minimale.
(I.n.v) = log valeur réelle – log 100 / log 40000 – log 100
L’IDH est la moyenne arithmétique des trois indices calculés de façon suivante:
IDH = 1/3 (I.e.v) +1/3 (I.n.i)+ 1/3 (I.n.v).
- Si l’IDH > 0,800 : Le pays est à niveau de développement élevé;
- Si 0,500 < l’IDH< 0,800 : Le pays est à niveau de développement moyen;
- Si l’IDH < 0,500 : Le pays est à niveau de développement faible.
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