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Conséquences et politiques de lutte contre l’inflation.

Objectifs :

  • Connaitre les conséquences internes et externes de l’inflation.
  • connaitre les politiques de lutter contre l’inflation.

I- Les conséquences de l’inflation :

On peut subdiviser les conséquences de l’inflation sur deux volets : interne et externe.

1- Les conséquences internes :

L’inflation déprécie la valeur de la monnaie nationale : dans la mesure où la hausse du niveau général des prix renchérit le coût de la vie, ce qui fragilise le pouvoir d’achat des ménages. Dans le même sillage, les décisions (investissement, épargne, consommation) des agents économiques se trouvent totalement perturbé, car les variations des prix ne suivent aucune logique, ce qui décourage les échanges, les acteurs se méfie de la détention de cette monnaie, ils cherchent par tous les moyens de se débarrasser pour ne pas être victimes.

L’inflation pénalise les détenteurs des revenus fixes : du fait que, les titulaires des revenus stables (comme les rentiers, les retraités, les salariés… dont les salaires ne sont pas indexés) se trouvent confronté à une dilution de la valeur de ces revenus qui ne s’alignent pas sur l’inflation. Ils ont est de même pour les pauvres qui ont contraint de payer la facture sur les produits de consommation courante beaucoup plus chère en période d’inflation.

L’inflation encourage l’endettement : dans la mesure où les dettes des débiteurs se trouvent soulagées du fait que la valeur du remboursement se dilue par rapport à la valeur de souscription des titres grâce à une baisse de la valeur réelle des intérêts à taux fixe.

Par analogie, L’inflation pénalise les créanciers (les épargnants) car, leurs créances réelles se trouvent diminué, ce qui provoque, une canalisation des investissements dans des emplois à forte teneur spéculative comme l’immobilier et le foncier.

Néanmoins, les conséquences néfastes de l’inflation, ne doivent pas pour autant minimisent ses avantages économiques à bien des égards, notamment :

Stimulation de l’investissement et la consommation à crédit : les échéances de dettes se remboursent avec une monnaie qui se déprécie, les investissements qui ne sont pas engagés auparavant par crainte de Rentabilité peuvent alors engager. Encore, le crédit moins cher (rapprochement entre le taux d’intérêt et le taux d’inflation) promeut la demande globale et agit par ricochet sur l’offre des entreprises.

En outre, l’inflation favorise un rééquilibrage des comptes publics : via la réduction du déficit budgétaire, dans la mesure où, avec une monnaie qui se déprécie, les rentrées fiscales augmentent, ce qui laisse aux pouvoirs publics des marges de manœuvres budgétaires pour une bonne implémentation des politiques publiques.

2- Les conséquences externes de l’inflation.

Outre les conséquences internes, l’inflation peut jouer à l’envers des entreprises nationales à l’étranger, du fait que, la hausse des prix internes compromettre la compétitivité prix des exportations nationales qui deviennent chères dans les pays de destinations, les étrangers préfèrent les produits compétitifs, ce qui pénalise les entreprises exportatrices.

En plus, la situation se trouve d’autant plus critique si en ajoute le mécanisme du libre-échange comme référentiel ultime du commerce international, ce qui contraint les pays à ouvrir les territoires à la concurrence mondiale, ce qui fragile le tissu productif national moins préparé, cela va provoquer une baisse des rentrées en devises, d’où une dégradation du solde de la balance commerciale et une dégradation de la compétitivité externe de la monnaie nationale (dévaluation sur le marché de change).

II- Les politiques de lutte contre l’inflation :

Les effets nuisibles de l’inflation sur l’économie forcent les pouvoirs publics à intervenir via des politiques économiques de lutte contre ce phénomène. De ce fait, il existe deux grands types d’interventions : la politique budgétaire et la politique monétaire.

1- La politique budgétaire :

Politique de type conjoncturel, qui vise un ensemble des décisions et actions prisent par les autorités publiques afin de poursuivre la réalisation des objectifs fixés par le gouvernement à travers le recours à différents mécanismes de régulation de coût terme (dépenses publiques, prélèvement fiscaux,…etc.).

Ainsi, en matière budgétaire, les pouvoirs publics agissent sur l’inflation via différentes mesures entre autres : indexation des salaires sur les prix, où sur la productivité, la réduction de train de vie de l’État à travers la maîtrise de la dépense publique notamment : les dépenses de fonctionnement (baisse des dépenses de personnel, annulation des postes budgétaires…), les dépenses d’investissements (coupes budgétaires dans les équipements et matériels de travail dans les différents ministères, annulation des travaux publics, baisse de taux de réalisation des investissements en cours d’achèvement, etc.) et d’autres dépenses d’affectation spéciale (catastrophe naturelle, aléas économiques et sociales, compensation, etc.).

En plus des dépenses publiques et pour endiguer l’inflation, l’État peut agir sur la demande globale en freinant relativement la consommation des ménages en mettant l’accent sur deux mécanismes essentiels : agir sur la masse monétaire qui circule dans l’économie de telle sorte d’être en harmonie avec les besoins de l’économie réelle. Adoption d’une politique fiscale restrictive en taxant les produits de consommations, de limiter le pouvoir d’achat des ménages et de renflouer les caisses publiques.

2- Politique monétaire :

C’est un ensemble de décisions prises par les autorités monétaires en matière de création, gestion et distribution de la masse monétaire. En période d’inflation, les actions engagées portent principalement sur :

La réduction de la quantité de monnaie en circulation en agissant sur le taux d’intérêt directeur pratiqué par la banque centrale ainsi que le taux pratiqué par les banques commerciales.

Délimitation du pouvoir des banques commerciales en matière d’octroi de crédit, de telle sorte, de durcir les conditions d’éligibilités pour l’obtention d’un crédit bancaire (politique d’encadrement du crédit).

Outre la réduction du taux d’intérêt et l’encadrement du crédit, les autorités monétaires peuvent recourir au mécanisme des réserves obligatoires, un pourcentage qui détermine une partie de l’épargne sous forme de revenu bancaire non rémunéré, que les banques commerciales doivent obligatoirement déposer dans un compte ouvert chez la banque centrale.

En effet, le rôle des réserves monétaires obligatoires est de constituer un filet de sécurité pour le système bancaire afin de se prémunir contre les aléas du risque du crédit.

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