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Croissance et le développement économique.

Objectifs:

  • Connaitre les différents concepts en relation avec la croissance et le développement. 
  • Analyser les facteurs inhérents à la croissance et au développement.
  • Analyser les différentes théories qui sous-tendent les deux phénomènes.

I- Mesures et facteurs de la croissance économique.

1-Définition et mesures de la croissance économique. 

1-1 Définition de la croissance économique.

C’est « l’augmentation soutenue pendant une longue période d’un indicateur de production en volume » François Perroux.

Exemple : l’épargne, l’investissement, la production des biens et services, la consommation des produits, balance commerciale excédentaire, etc. 

Dans la pratique, l’indicateur le plus répondu et qui permet de mesurer cette croissance n’est autre que le PIB. 

La croissance est une augmentation soutenue du niveau de la production pendant une longue période ou au moins durant un horizon relativement long. 

Néanmoins, en distinguer entre croissance économique qui est liée à une hausse du volume de la production durable et l’expansion économique relative à une hausse de production momentanée.

12-Définition du PIB. 

Le produit intérieur brut est indicateur synthétique qui mesure la somme des valeurs ajoutées crées au sein d’une économie. 

PIB nominal: valeur du PIB mesurée au prix courant de l’année (en tenant compte les effets inflationniste ou déflationniste). C’est le PIB d’une année donnée évalué au prix de la même année. Par exemple, le PIB en 2020 en dirhams courant est égal à la quantité de biens et services produits en 2020 multipliée par leur prix en 2020.

PIB réel : valeur du PIB exprimé au prix constant, c’est-à-dire en volume. Pour obtenir le PIB au prix constant, on se référait aux estimations en volume des biens et services produits pendant une année au prix d’une période de référence. En effet, cette évaluation élimine la hausse des prix entre deux périodes et mesure l’enrichissement effectif du pays. Par exemple, si l’année de référence est 2010, le PIB réel pour l’année 2020 serait :

PIB réel (2020)= quantité (2020) * prix (2010).

PIB= somme des valeurs ajoutées crées +TVA+ droits de douane. 

PNB= PIB+ revenus des facteurs en provenance de l’extérieur- revenus des facteurs versés à l’extérieur. 

Taux de croissance= ((PIB n – PIB n-1)/ (PIB n-1)) *100. 

Le taux de croissance sert à comparer les performances d’un pays durant une période d’une part, et de comparer les performances entre les pays d’autre part.

1-3 Les limites du PIB comme indicateur de croissance.

  • Le PIB ne tient pas compte du travail domestique, du bricolage, l’économie souterraine (travail au noir).
  • Si en raisonne en termes de progrès social le PIB ne tient pas compte des externalités négatives liées à la production (pollution, désertification, etc.) ce qui engendre des coûts (dépenses de santé, environnement…).
  • Si le PIB renseigne sur la richesse créée,  il ne montre pas comment celle-ci est-elle partagée entre l’ensemble des individus qui composent la société et donc ne permet pas d’évaluer le bien-être des ménages, ni  même de mesure le niveau de développement d’un pays. 
  • Le PIB peut fournir des statistiques pertinentes en terme de comparaison des performances entre les pays, or, le PIB par habitant est une moyenne qui ne permet pas de donner des informations sur l’écart de la richesse dans le pays ni comment cet écart a été évolué.

2- Les facteurs de croissance. 

2-1 Les facteurs traditionnels.

La croissance économique est liée à plusieurs facteurs qui expliquent la création de la richesse. Il y a les facteurs de production, à savoir : les ressources naturelles, le travail et le capital. 

Facteur travail : l’importance de la population active occupée, l’intensité de l’organisation et de la division efficace de travail, le temps et la durée de travail, etc. Ainsi, le facteur travail dépend de la démographie. Dans le processus de production, il peut être appréhendé sous son aspect quantitatif et qualitatif. 

La quantité de travail disponible dépend de la variation de la population totale, de la variation de la population active, de l’allongement de la durée de travail, de l’allongement de l’âge de la retraite, de la réduction des jours de congé… Un accroissement de la population active permet, sous certaines conditions, une augmentation de la production.

Facteur capital technique : taux d’utilisation des machines, l’investissement qui permet un meilleur renforcement du capital fixe et rendre le processus de production plus performant. Le facteur capital comporte le capital financier et le capital technique. 

Le capital technique (équipement, véhicule, installations, bâtiments administratifs, écoles, routes ….) est le fruit d’une épargne, suivie d’un investissement. Avec l’épargne, les entreprises réalisent des investissements. Plus l’investissement est élevé, plus forte est la croissance. On a pu constater que pendant les 30 glorieuses (30 années qui ont suivi la deuxième guerre mondiale), les pays qui avaient les plus forts taux d’investissement avaient connu les plus forts taux de croissance. 

2-2 Les autres facteurs de la croissance économiques.

Il y a d’autres facteurs qui interviennent dans l’explication de l’équation de la croissance économique, notamment :

  • Progrès technique : ce facteur important qui permet de stimuler la consommation des ménages via la production des nouveaux produits, ce qui permet de réduire d’autant les coûts de production, d’afficher les meilleurs résultats et de réaliser des gains de productivité et de rendement durables.

 Le progrès technique est l’ensemble des modifications qui touchent les procédés de fabrication, la nature des produits. Il permet, d’améliorer la productivité, de produire des biens nouveaux ou de veiller à la qualité des produits.

Pour un bon nombre d’économistes, le progrès technique apparaît comme le principal facteur de la croissance. Il repose sur l’innovation, c’est-à-dire, la mise en application d’une invention (la découverte de nouveaux produits ou de nouveaux procédés de fabrication).

  • L’Etat : les pouvoirs publics jouent un rôle essentiel dans la stimulation de la croissance économique via plusieurs canaux d’intervention, notamment : les dépenses publiques, l’investissement public, le système des subventions, l’infrastructure… etc. 
  • Le facteur socioculturel : le développement social, l’éveil des consciences, l’évolution des mentalités, etc. 
  • Un système financier performant : le système bancaire ou financier doit être efficace et doit mobiliser l’épargne disponible pour la redistribuer aux producteurs si nécessaire. L’intervention des pouvoirs publics est importante pour reformer le cadre en contrôlant la création monétaire et en adaptant les besoins aux financements.
  • Les ressources naturelles : l’exploitation des ressources naturelles peut aider à relever le taux de croissance. Cependant, certains pays (PED) disposent beaucoup des matières et n’ont pas une croissance satisfaisante alors que d’autres n’ont pas assez de ressources et ont une croissance forte (Japon).
  • L’environnement extérieur : les relations avec les autres pays facilitent la croissance économique. Elles permettent de bénéficier de marchandises, de capitaux, des connaissances, de découvertes … ;
  • L’existence d’un cadre juridique approprié favorisant la liberté du travail et le droit de propriété.
  • Un désir d’enrichissement matériel.
  • La valorisation de la production et de l’effort en général.
  • La disparition de certains préjugés sociaux ou religieux.
  • L’incitation à l’épargne.
  • Une volonté d’action et de transformation de l’environnement.
  • ,etc.

II- Croissance et développement : évolution conceptuelle.

1- La théorie de la croissance

La théorie est abondante en théoriciens qui expliquent le phénomène et les facteurs explicatifs de ce constat, entre autres :

Les théoriciens classiques sont les premiers qui s’interrogeaient sur la question de la croissance économique, notamment A. Smith qui stipule que la division de travail est la source majeure de la croissance. Ce phénomène est lié principalement à la taille des marchés, c’est la raison pour laquelle le libre-échange et le commerce international sont des éléments fondamentaux pour la croissance économique. 

Pour les autres classiques (D. Ricardo, Malthus et J.S. Mill) la croissance économique est un phénomène éphémère, de court terme, qui ne peut être appréhendé dans un processus de long terme, cela s’explique essentiellement par la loi des rendements décroissants qui mène tôt au tard l’économie à « l’état stationnaire ». De ce fait, l’innovation et le progrès technique est déjà vue comme la solution indispensable afin de contrecarrer les effets de cette tendance défavorable.

2-Le développement. 

2-1 Définition. 

Si la croissance est un constat quantitatif de création de valeur, le développement est un phénomène qualitatif multidimensionnel. En effet, le développement peut-être définit comme étant l’ensemble des transformations techniques, sociales et culturelles qui permettent l’apparition, la prorogation, le maintien de la croissance sur un trend haussier pendant une longue période et l’élévation du niveau de vie de la société dans son ensemble.

Le développement économique : il désigne l’ensemble de changements structurels positifs qui affectent la population d’une zone géographique donnée, notamment dans le domaine : industriel, économique, social, culturel, etc. De tel changement, influence de manière positive la population en termes d’amélioration des conditions de vie, d’enrichissement et du bien-être. 

L’économie de développement : c’est une branche de l’économie qui applique les techniques et les outils modernes de la macroéconomie et de la microéconomie afin de résoudre des problèmes d’ordre : économiques, sociaux, environnementaux, etc., qui empêchent les pays en voie de développement. Elle s’intéresse aux paramètres déterminants de la pauvreté, de sous-développement et les politiques à mettre en œuvre pour les contrecarrer et asseoir les pays cibles sur le chemin de progrès et de réussite.

2-2 L’évolution de la pensée économique de développement :

La pensée économique de développement est tiraillée principalement entre trois phases majeures qui marquent son histoire, à savoir : 

1ére phase: théorisation du développement.

Plusieurs travaux académiques ont montré les caractéristiques et spécificités des pays en développement, notamment :

  • Les cercles vicieux de la pauvreté (Nurkse),
  • Le dualisme (Lewis 1955),
  • La croissance équilibrée (Rosenstien-Rodan, Nurkse),
  • La croissance déséquilibrée (Hirschmann),
  • Les étapes de la croissance économique (Rostow…). 

Ces travaux démontrent que le sous-développement est la résultante des facteurs endogènes intrinsèques aux caractéristiques des pays concernés. 

– 2eme phase: radicalisation.

Vers les années soixante, la théorie de développement a évolué dans le sens d’une critique travaux anciens pour une radicalisation vers une nouvelle approche orientée sur le constat suivant : le sous-développement est la conséquence éminente des facteurs exogènes qui explique sa dépendance : la théorie de la dépendance, théorie de l’échange inégal, l’analyse centre périphérie, etc. 

– 3eme phase: gestion de la crise. 

Vers les années quatre vingt, le problème de la dette des pays en développement contraint les élites politiques de ses pays à accepter les diktats des pays riches en termes de programme d’ajustement structurel (P.A.S) : ouverture des marchés, libre échange inégal, dérégulation, privatisation forcée, etc.  

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